• Les Algériens comme d’autres peuples de l’Afrique du nord fêtent dans l’intimité une journée qui marque le commencement du nouvel an berbère 2951 avant j – C, qui correspond au 12 janvier (Yenneyer)

      En effet cette date historique remonte à une victoire remportée par les algériens au détriment des égyptiens, non pas durant le dernier match disputé le mois de novembre  dernier au Soudan, mais plus exactement par le triomphe du roi berbère Chichnak face à Ramsès II qui a été pourchassé et repoussé dans ces terres jusqu’au Nil, au moment même ou les deux civilisations Numide et Pharaonique connaissent leurs années de gloire.

      Notre civilisation a été malheureusement assaillie ces derniers mois par des chaînes satellitaires menées par une poignée d’opportunistes qui se croient civilisés, plus arabes que le monde arabe lui même."oups" plutôt le porte parole des arabes, en nous houspillant toute sorte d’injure qui vise intentionnellement et délibérément notre identité, nos origines, sans même épargner notre histoire.  

      Certes, cette campagne médiatique sans précédent qui a était menée contre l’Algérie ces derniers temps, n’est que du passé pour un certain nombre d’algériens, mais doit-on laisser passer un tel évènement sans tirer de leçon ? Doit-on attendre un match de foot pour réveiller l’esprit patriotique? N’est-il pas temps de donner à la culture nationale et à son glorieux passé enterré souvent dans un silence horrible entre le tombeau de Imedghèssene et celui de Massinissa sa juste valeur?

      Au même moment ou les autres nations s’affermissent derrière leur histoire  par fois même inexistante, chez nous malheureusement on trouve le plaisir de flatté une politique d’arabisation, endoctrinée souvent par un air fondamentaliste, se colorant fréquemment d’un modèle moyen oriental au nom de la "fraternité" qui nous relie par l’islam et au détriment "bien sur" de l’identité locale,  une fraternité qui coûte même le sang des Algériens, en laissant croire à nos progénitures que nos ancêtres sont tantôt des barbares non civilisés, tantôt importés du Yémen comme n’importe quel produit d’une superette.

       Les conséquences de cette politique sont bel et bien là : l’Histoire pour un grand nombre de nos enfants, y compris ceux qui veillent sur eux, n'est connue qu’a partir de 1954; et, pour les mieux informer, par "le soulèvement de l’Emir Abdelkader"; du fait que la civilisation Numide est évoquée actuellement dans nos écoles en quelques bribes et craintivement ; L’épopée d’El Kahina (Dihya) ou celle de Aksel  ne dépasse pas les quelques lignes (la naissance et la mort de ces derniers), leur faute les suivra même chez le bon Dieu, étant du fait qu’ils ont combattu farouchement une invasion étrangère qui n’était cette fois que celle des arabes.

      Une réalité, amère certes, mais non une fatalité qu’on doit subir les bras croisés.

      Le nouvel an berbère est une station, un point de repère pour tous les Algériens. Ils ont été déboussolés depuis l’indépendance dans leur identité entre diverses idéologies. Ce jour est inlassablement amputé d’une reconnaissance entière à l’instar de celle du nouvel an géorgien ou du nouvel an Hégire. La reconnaissance de ce jour n’est malheureusement que formelle comme d’autre reconnaissance relative a cette question (jour férié mais impayé). Elle fait rêver à des jours meilleurs pour l’avenir de sa cause.      

     

     

     

     

                                                                                    Par maître : ZERGUINE Kouceila                                                                          

                                                                                Avocat a la cour d’Annaba

                                                                                        


    votre commentaire
  •     La célébration du printemps Berbère a été longtemps un rendez-vous lié à la commémoration des martyrs de la cause Berbère. Une légitimité payée durant ces dernières escales par des dérives tragiques  ont coûté la vie de 134 citoyens dans les monts des Aurès en 1980  à T’Kout - et 121 autres  durant les manifestations déclenchées suite à l’assassinat du jeune lycéen Guermeh Massinissa  - le printemps noir du 2001 en Kabylie - (d’après la presse nationale  )

     

        Cette revendication  est à l’origine de l’instauration du multipartisme (y compris  les revendications démocratiques des années 80).  Elle inclut le respect des droits fondamentaux de l’homme et de la citoyenneté, une cause qui inspire sa légitimité par  sa justesse.

     

       La revendication identitaire est-elle parvenue réellement à ses beaux jours et aux attentes  d’une grande partie de cette population longtemps soumise à toutes sortes d’inégalités? 

     

       Loin de toute polémique et de passion, l’observateur de cette question demeure  convaincu par les acquis concrétisés durant ces dernières années.  La mise en place du H.C.A (haut conseil de l’Amazighité),  d’une chaîne TV Berbérophone et une reconnaissance partielle de la langue Berbère, sont  certes une avancée palpable mais  « à pas de fourmi " ».

       Malheureusement ces réformes dépendent toujours des événements  surgissant sur la scène nationale ; or les  décennies qui se sont écoulées nous ont démontré que ces acquis ont été instrumentalisés, tantôt pour  calmer les tensions, tantôt pour stimuler la population  à un rendez vous prévu

     Une question qui aurait du prendre des dimensions et visions loin des intérêts proprement politiques , et cela nécessite bien évidemment une volonté bien intentionnée à mettre fin à l’ inégalité  actuelle.         

       Cependant le paradis n’est jamais loin de l’enfer, la création de ces instances n’est que l’arbre qui cache la foret, le H.C.A se transforme malheureusement en une coquille vide, faute de moyens financiers et de prérogatives claires, l’absence d’un  président depuis plus de 6 ans et les multiples  problèmes qui ne trouvent toujours pas de solution, ce qui empêche de jouer pleinement le rôle pour le quel il a été créé. Ce problème risque de finir au même résultat que pour le Conseil supérieur de la langue Amazighe et notamment pour l’Académie de langue amazighe promise  lors de la dernière compagne électorale par le présidant élu.

      La langue berbère se contente  d’être seulement une langue nationale (article 3 bis de le constitution) nonobstant la dernière révision de la constitution en 2008, au lieu d’être une langue officielle au pied d’égalité avec la langue arabe. Au même moment  des textes réglementaires voient le jour l’un après l’autre pour la consolidation de cette dernière  (le  décret 81/28 du 070/3/1981 relatif à l’arabisation de l’environnement , la loi de 91/05 du 01/01/1991relative à la généralisation de l’utilisation de la langue arabe) sans évoquer  le code de l’état civil  qui continue d’être en vigueur avec un contenu critiquer souvent pour l’ambiguïté et la généralité de ces textes pour ne pas dire l’absence totale vis-à-vis  cette question , un vide qui se traduit  malheureusement par de multiples procès enregistrés chaque année, suite à un refus d’inscrire ou d’octroyer un prénom amazighe aux nouveau nés, cela a lieu aussi au moment où des prénoms occidentaux et autre sans signification s’inscrivent quotidiennement les bras ouverts  et sans le moindre souci, un paradoxe qui ne trouve toujours pas d’issue !

     

       L’enseignement de la langue berbère se fait, comme c’est le cas pour sa reconnaissance, partiellement, dans des régions reculées et bien déterminées, une vision qui aurait du être revue dans les plus brefs délais afin d’établir  un calendrier pour la généralisation de cette langue maternelle aux quatre coins du pays. Le rapport du CERD classe la langue berbère parmi les 70 langues au monde , en voie de disparition, cette réalité est déjà vécue  dans un pays voisin (la Tunisie) , et on appelle cela ironiquement « l’intégration des berbères dans la culture arabe » ; ce rapport alarmant doit obliger les uns et les autres par obligation morale et de part leur part de responsabilité à élaborer efficacement une stratégie sérieuse pour préserver et promouvoir cette richesse linguistique

       Cela concerne aussi l’enseignement de l’histoire ancienne et contemporaine, qui doit être réécrite objectivement et de façon complète ; or de nos jours la  civilisation numide est évoquée dans nos écoles en quelques bribes et timidement. L’épopée d’EL Kahina (Dihya) ou celle de Aksel  ne dépasse pas les quelques lignes (la naissance et la mort de ces derniers)," bien sûr"il faut contenter une poignée de "new islamistes", ceux qui se sont manifesté pour contester l’édification  de la statue de cette glorieuse  reine des Aurès dans la commune de Baghey  (wilaya de Khenchela).

     

    Une réalité amère certes, mais non une fatalité qu’on doit subir les bras croisés.

     

                                                                                

     

     

     

                                                                                    Par maître : ZERGUINE Kouceila                                                                          

                                                                                Avocat près la cour d’Annaba

                                                                                    Membre du conseil de la LADDH  

                                                                                               


    votre commentaire
  • (MFI) En 1925, à Abalessa, ancienne capitale du Hoggar, des archéologues ont découvert un caveau où se trouvait un squelette de femme bien conservé, ainsi qu’un mobilier funéraire, des bijoux en or et en argent et des pièces de monnaie à l’effigie de l’empereur romain Constantin. Ils définirent cette tombe, datée du IVe ou du Ve siècle, comme étant celle de Tin-Hinan, l’ancêtre des Touaregs. La découverte a fait rêver bien des chercheurs et des écrivains. Nous essayerons, sur leurs traces, d’évoquer cette figure de femme que les Touaregs nomment « Notre mère à tous ».
     

    Tin-Hinan, cette femme énigmatique, dont l’existence nous a été révélée par la tradition orale et dont le nom voudrait dire « celle qui vient de loin » ou « celle qui se déplace », aurait été la mère fondatrice du peuple touareg. A travers les récits et les chants véhiculés par ses descendants, les hommes du désert, on peut retrouver son image : « Une femme irrésistiblement belle, grande, au visage sans défaut, au teint clair, aux yeux immenses et ardents, au nez fin, l’ensemble évoquant à la fois la beauté et l’autorité ».
    Lorsqu’elle est arrivée dans le Hoggar, « elle venait de loin », indique son nom. Les chercheurs ont localisé cette origine chez les Bérâbers (Berbères) du Tafilalet, une contrée présaharienne du sud marocain qui devait être plus verdoyante qu’aujourd’hui.
    Pourquoi quitta-t-elle ces lieux ? Personne ne peut le dire. Alors rêvons un peu et regardons la situation de la région au cours de ces années lointaines. Au IVe siècle, le nord de l’Afrique, et en particulier la Numidie, est dominé par la puissance romaine qui a adopté la religion chrétienne à laquelle s’est converti l’empereur Constantin. Cette Numidie, dont le nom pourrait venir de nomade, est alors le théâtre de révoltes contre le pouvoir romain. Diverses tribus circulent entre la côte méditerranéenne et les régions plus au sud, colportant non seulement des produits divers mais aussi des informations. Quelques membres de la tribu marocaine des Bérâbers, avec Tin-Hinan, ont-ils quitté la région pour des raisons de conviction ou de politique ? Première hypothèse.
    Autre hypothèse : un conflit personnel au sein de la famille ou de la tribu qui aurait incité Tin-Hinan à fuir loin de son milieu d’origine. Une femme intelligente, une femme d’autorité qui prend la décision de partir... pourquoi pas ?


    Deux femmes dans le désert

    Ce que l’on sait, grâce à la tradition orale rapportée par le Père de Foucault qui l’a recueillie dans le Hoggar, c’est qu’elle ne fut pas seule à faire le trajet mais qu’elle se rendit dans ce haut massif du Sahara algérien en compagnie d’une servante nommée Takamat. Ces deux femmes étaient-elle accompagnées d’hommes pour ce voyage aventureux ? Rien ne le dit mais c’est vraisemblable. Traverser le Sahara était une aventure périlleuse, même si ce désert brûlant, dont le nom en arabe signifie le Fauve, connaissait un climat moins aride qu’aujourd’hui. Les vallées, les plaines, les squelettes de rivières, témoignent qu’une réelle végétation existait autrefois, tandis que les peintures rupestres indiquent que des chevaux y circulaient et que les chasseurs y trouvaient du gibier.
    Imaginons ces deux femmes effectuant leur trajet à travers le désert. Sans doute ont-elles une monture : dromadaire, cheval, âne ( ?) qui leur permet d’éviter de trop grandes fatigues et quelques bêtes comme des moutons et des chèvres qui leur offrent le lait et la nourriture dont elles ont besoin. Comment auraient-elles pu survivre sinon ? On sait que le chameau a fait son apparition en Afrique au IIe siècle, venant de Libye, et que sa résistance permettant de longues marches a transformé la vie des nomades. Dans le Tafilalet et notamment à Sijilmasa, grand lieu de rencontres commerciales, les caravanes chamelières faisaient halte. Bien que les Touaregs disent n’avoir connu le chameau qu’après leur arrivée dans le Hoggar, il est possible que pour ce voyage, Tin-Hinan ait utilisé un de ces vaisseaux du désert dont le pas lent et sûr inspire confiance et qui reste encore de nos jours pour les Touaregs, leur moyen de transport favori, leur monnaie d’échange, l’insigne de leur richesse.
    « J’ai pris ma longe et ma cravache au cuir tanné
    et, voulant fuir ce lieu avant la fin du jour, j’ai saisi mon chameau.
    Jusqu'à ce que s’apaise le vent d’après l’orage, il avait pâturé en un lieu agréable
    où l’herbe d’emshéken était entremêlée de pousses d’ämämmän.
    J’ai attaché ma selle ornée d’embouts de cuivre, qu’a fabriqué pour moi un artisan habile, douce pour la monture et pour le méhariste... »
    (poème touareg).


    Tin-Hinan consulte le ciel

    On trouve, dans les peintures rupestres du Sahara, la trace d’une « route des chars » très ancienne, dont le trajet permet de trouver des mares, des puisards ou des oueds. La petite cohorte de Tin-Hinan a dû l’emprunter pour se procurer cette denrée rare, l’eau, dont un proverbe dit : aman iman, « l’eau, c’est l’âme ». Les voilà donc suivant ce tracé. Les jours passent, lentement. Parfois, la petite troupe aperçoit quelques nomades, pillards possibles, qu’elle évite soigneusement. Les heures de la journée sont chaudes et les voyageurs du désert qui subissent la brûlure du ciel accueillent la nuit avec soulagement. La pause du soir est bienvenue, surtout si elle se situe près d’un point d’eau et d’un pâturage. Les outres se remplissent et les bêtes se régalent. Il faut faire vite car l’obscurité tombe d’un seul coup. Tin-Hinan connaît les principales étoiles, elle consulte le ciel pour trouver sa future direction. On dresse une tente faite de peaux de chèvres tendues sur des arceaux. Le repas est frugal : une bouillie de farine mélangée au lait que l’on vient de traire.
    Un jour, enfin, le sable s’estompe et la roche granitique, surmontée de crêtes et de pitons, apparaît. Il faut contourner les montagnes, se faufiler dans les vallées, trouver les trous qui ont conservé l’eau de pluie, et surtout faire manger les animaux. Région magnifique, mais aride et difficile. Pourtant, c’est là que Tin-Hinan s’installe. L’oasis d’Abessala, près de Tamanrasset, lui offre l’hospitalité de ses eaux et de ses pâturages. Y rencontra-t-elle d’autres habitants ? D’après Henri Lhote, qui a écrit de nombreux ouvrages sur l’Ahaggar (Hoggar), le pays aurait connu une population nombreuse, attestée par les palmeraies de Silet et d’Ennedid et des puits creusés avant l’arrivée de Tin-Hinan. Cette population noire, les Isebeten, ayant presqu’entièrement disparu, Tin-Hinan n’aurait pas eu besoin de se battre pour conquérir ces lieux devenus inhabités.
    Que se passa-t-il dans les années qui suivirent cette installation dans le Hoggar ? Qui fut le père des enfants de Tin-Hinan ? Un compagnon venu avec elle du Tafilalet ? Un noble voyageur originaire de Libye ou d’Egypte ? Ou simplement un survivant de ces habitants qui occupaient les lieux précédemment ? Le nom de ce « père » n’est pas resté dans les récits véhiculés par la tradition. Mais, chez les Touaregs, la femme jouit d’un statut privilégié et le matriarcat est de règle, ainsi donc, n’est retenue que la descendance féminine.


    « L’antimoine enténèbre ses paupières sombres »

    D’après la légende, Tin-Hinan aurait eu trois filles : Tinert, l’antilope, ancêtre des Inemba ; Tahenkot, la gazelle, ancêtre des Kel Rela ; Tamérouelt, la hase, ancêtre des Iboglân.
    De son côté Takama, la servante, aurait eu deux filles qui reçurent en cadeau de Tin-Hinan les palmeraies de la région que possèdent toujours leurs descendants.
    Les voilà donc installés dans l’oasis d’Abalessa. Les tentes blanches se dressent dans ce paysage dominé par le haut massif de l’Atakor. La beauté des paysages, le silence de la nuit, le vent dans les montagnes n’a pu qu’inspirer ces nouveaux venus dans la région. Le tobol (tambour) et l’amzad (violon monocorde) étaient-ils déjà présents à l’époque de Tin-Hinan ? On peut imaginer que cette femme de caractère avait aussi le goût de la musique et de la poésie, tout comme ses descendants et, qu’autour du feu, les habitants du campement montraient leurs dons en ces matières.
    Chantez, choristes, chantez pour les jeunes gens !
    l’antimoine enténèbre ses paupières déjà si sombres, elle a rehaussé ses sourcils,
    elle a orné ses joues de taches claires, pareilles aux Pleïades
    Gaïsha, la chanteuse, que se passe-t-il ?
    Frappe des mains plus ardemment, frappe le tambourin !
    (poésie touarègue)
    Tin-Hinan est l’amenokal (possesseur du pays), la reine de ce petit peuple en voie de création. Est-elle, comme le raconte une légende, à l’origine d’une ancienne écriture touarègue, le tifinagh, que l’on a trouvée ici et là gravée sur des pierres ? Ces signes, composés de bâtons (des jambes d’animaux ?) et d’ idéogrammes ronds (visages, soleil, astres ?) servirent-ils de repères pour marquer les routes du désert ? Le mystère n’est pas élucidé.
    Si l’on en juge par les découvertes faites au début du XXe siècle, les nouveaux arrivants auraient trouvé à Abelassa un fortin témoignant d’une occupation militaire romaine avec un certain nombre de pièces ayant servi de chambres et de magasins. C’est dans une de ces cavités que Tin-Hinan sera plus tard enterrée et que la mission conduite par M. Reygasse, directeur du musée du Bardo à Alger, la découvrira en 1925.


    De Tin-Hinan à la troublante Antinéa

    D’après sa description, elle reposait sur un lit sculpté et portait des bracelets d’or et d’argent. A proximité des chevilles, du cou et de la ceinture, s’éparpillaient des perles en cornaline, agate et amazonite. Une écuelle de bois portait la trace d’une pièce à l’effigie de l’empereur Constantin. Ces objets ainsi que le mobilier témoignent des relations qui ont pu se nouer entre les habitants de l’oasis et les voyageurs venus de l’Orient. Tin-Hinan a donc été capable, non seulement de faire ce voyage à travers le Sahara mais aussi de créer les conditions de vie dans les lieux et de nouer des relations commerciales nécessaires à l’enrichissement du peuple né de sa descendance.
    Les Touaregs de l’Ahaggar ont donc naturellement conservé le souvenir de cette femme remarquable, et leurs récits, recueillis par le père de Foucault qui vécut en ermite à Tamanrasset au début du XXe siècle, inspira le romancier français Pierre Benoît qui, dans L’Atlantide publié en 1920, met en scène un jeune militaire rencontrant Antinea, une femme énigmatique qui règne sur le Hoggar. « Antinéa ! Chaque fois que je l’ai revue, je me suis demandé si je l’avais bien regardée alors, troublé comme je l’étais, tellement, chaque fois, je la trouvais plus belle.... Le klaft égyptien descendait sur ses abondantes boucles bleues à force d’être noires. Les deux pointes de la lourde étoffe dorée atteignaient les frêles hanches. Autour du petit front bombé et têtu, l’uraeus d’or s’enroulait, aux yeux d’émeraude, dardant au-dessus de la tête de la jeune femme sa double langue de rubis. Elle avait une tunique de voile noir glacé d’or, très légère, très ample, resserrée à peine par une écharpe de mousseline blanche, brodée d’iris en perles noires. Tel était le costume d’Antinéa... »
    L’imaginaire de Pierre Benoît nous conduit loin de la réalité et, pour retrouver l’ancêtre des Touaregs, il est préférable de lire des ouvrages scientifiques modernes, mais dans ceux-ci la trace de Tin-Hinan est bien mince. Tin-Hinan reste donc une reine de légende qui préfigure la femme moderne, capable de créer la vie et de gérer le bien public. C’est ainsi que les Touaregs nous ont transmis son image. C’est ainsi que nous avons tenté de la faire revivre.

    source : http://www.rfi.fr/fichiers/MFI/CultureSociete/657.asp

    Jacqueline Sorel
    (avec la collaboration de Simonne Pierron)

    votre commentaire
  • Les Berbères ou Imazighen sont un ensemble d'ethnies autochtones d'Afrique du Nord ayant ou non des points communs entre elles (langues, habillements, coutumes, musiques, organisations sociales, origines ethniques, etc.) selon l'espace géographique où elles vivent. Dans l'antiquité, les Berbères étaient connus sous les noms de Libyens, Maures, Gétules, Garamantes et Numides. Les plus connus d'entre eux étaient l'auteur romain Apulée, l'empereur romain Septime Sévère, et saint Augustin.
    Les Berbères sont répartis sur près de cinq millions de kilomètres carrés — depuis le Maroc jusqu'à l'ouest de l'Égypte (Siwa) — en différents groupes, ayant une culture et une langue commune (le berbère ou tamazight), déclinée en plusieurs dialectes locaux. Cette partie de l'Afrique du Nord a longtemps été désignée en français par le terme de Berbérie ou Barbarie. Dans les régions subsahariennes, il ya plusieurs berbères comme le Mali, le Niger, etc. Le Sénégal est composé des Sanhadja tribu berbères. Les données sont pas exactes, mais approximatives , selon Frédéric Deroche et Julian Burger:

    * Au Maroc, 12 millions de Berbères.
    * En Algérie, 7 millions de Berbères. D'autres sources indiquent qu'il y a 8 millions de Kabyles. Les berbérophone Chaouis sont environ 2.870.000 en 2005.
    * Parmi les Touaregs subsahariens, il y a près de 3 millions de Berbères.

    Selon Francis Manzano et Fernande Krier réf. à confirmer : :

    * En Tunisie, environ 60.000 Berbères.
    * En Mauritanie, entre 100.000 et 500.000 Berbères.
    * En Égypte, il y a entre 10.000 et 50.000 Berbères.
    * En Lybie, la population est Berbère, mais elle a été arabisée. 4% de la population y maîtrise le berbère.



    source: wikipedia (lire moins)


    votre commentaire
  • Même la grisaille et le froid de ces journées hivernales n’ont pu empêcher le public milevien d’entrer dans la manifestation aïssaouie pour laquelle l’engouement populaire va crescendo. A fortiori, lorsque le programme est alléchant et polyvalent.
    Concomitamment à la séance pour femmes mettant en vedette, à la maison de la culture, les troupes Ouasfane de Constantine, Aïssaoua de Ouled Sidi Benaïssa de Souk Ahras et Baroud Berrayane de Ghardaïa seront en démonstration à Chelghoum Laïd et Ferdjioua. Quant au spectacle « in » de la soirée, il aura pour animateur Ness Aïssaoua de Tlemcen. Mais « la cerise sur le gâteau » de la 3e journée du festival aura été, sans conteste, la qualité et la richesse des communications axées sur la thématique de l’influence et la dimension de la littérature et la poésie souffie, ainsi que le rôle des zaouïas et des confréries en Algérie. C’est tout un pan de l’histoire inconnue ou mal interprétée des Aïssaoua, tant au plan de la purification de l’âme « tassaouf », la restriction « zohd », la stimulation de la conscience anticoloniale et la quête de transmission aux générations intermédiaires et futures des préceptes religieux, éducatifs et sociétaux, qu’auront tenté de lever à travers leurs interventions cheïkh Rahmoune et le Dr Abdellah Chemini. Le style des Aïssaoua, explicitera ce dernier, ne s’appuie qu’accessoirement sur le chant et la danse, car le vrai idéal recherché consiste à parfaire, à travers l’évocation infinie « dhikr » du Tout-Puissant, la spiritualité de l’adepte soufi, à telle enseigne qu’il se sente en communion avec Dieu ou qu’il se confonde en lui. L’aspect artistique ou folklorique de tariqa Aïssaouia n’est donc développé que dans la limite de la moralité et de la bienséance et dans le seul but de « charmer et d’attirer les jeunes » et les intégrer dans les synergies constructives d’éducation morale et de religiosité accomplie. « Le phénomène des Aïssaoua se décline donc comme un courant, à très forte connotation religieuse, s’appliquant à travers sa philosophie puritaine à la correction des concepts afin que soit évacué tout amalgame à ce sujet », dira, en substance, cheïkh Rahmouni. « Le soufisme et les manuscrits dans la wilaya d’Adrar », notamment dans les régions de Touat, Gourara et Tidikelt, sera l’autre non moins intéressant thème que décortiquera le Dr Ali Khellassi. En 1880, le nombre de zaouïas en Algérie avoisinerait les 3600, rapporte-t-on. Les plus fortes concentrations des zaouïas sont localisées à Mila, Tadjenanet, Chellghoum Laïd, Oued Ahtmania et Zaouïa Hamlaouia à Téléghma. Ce qui dénote au demeurant que le courant religieux des Aïssaoua était et est encore profondément enraciné dans la société.


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique