• Aujourd'hui on parle de la Kahena comme d'une histoire, d'une légende ou d'un mythe. Personne n'avait gardé les vraies traces. On sait seulement qu'elle était la reine et l'héroïne de la tribu berbère aurasienne des Jarawas. Elle s'appelait Dahiya et son père Mathia. Il porte un nom hébreu disent les historiens. Cela ne veut rien dire car les Chrétiens aussi portent ce même nom. Son vrai nom en effet était plutôt Dahiba. Il était aussi bien sémite qu'arabe, juif ou berbère. Je ne suis nullement un chercheur mais d'après ma petite logique "Dah" veut bien dire le désert de Dah en Arabie et la terminaison "a" c'est bien pour désigner le féminin dans les langues sémites. Donc Dahiba était bien un nom arabe qui appartenait sans doute aux tribus venues d'Arabie bien avant la conquête arabe et qui veut dire la fille du désert, comme Ibn Dah, le fils du désert de Dah ou Dahren, la ville des deux déserts (comme Bahren veut dire la ville des deux mers). Les historiens disent qu'elle pouvait bien être d'origine juive. On sait que des Juifs vivaient en Arabie encore du temps de Moïse, puisque Moïse avait marié Zipora (Sephra), la fille du Cheik de Médian. Les quarante années dans le désert ont bien laissé certaines familles ou peut-être même une tribu juives, égarées dans le désert d'Arabie, car entre le Sinaï et le désert d'Arabie il n'y avait ni frontières ni barrières. Pendant quarante années les Juifs ont érré dans le désert, nous raconte la Sainte Bible. Le Sinaï est bien relié au nord à la péninsule d'Arabie puisqu'il la Jordanie d'aujourd'hui n'existait pas, ni ce qu'on appèle aujourd'hui l'Arabie Saoudite. On peut bien passer aujourd'hui d'Elat à Aqaba, donc on pouvait bien aussi passer à l'époque de Moïse du Sinaï en Arabie. Il est dit que Josué devait traverser la rivière du Jourdan. Donc il ne pouvait venir que de l'est et non pas du sud d'Israel. Nous savons aujourd'hui que: "quatre tribus hilaliennes étaient venues ensemble avec des tribus juives d'Arabie" (Lucienne Saada). Elles sont venues en Tunisie à travers l'Egypte et la Libye. En ce temps-là les croyances et le mode de vie juifs et arabes étaient très semblables. Puisque des tribus arabes et juives étaient venues d'Arabie bien avant la construction du premier temple, nous pourrions aussi admettre que la Kahina pouvait bien être juive, puisqu'elle vivait à l'époque où plusieures tribus juives vivaient dans les monts Atlas et avaient converti plusieurs tribus berbères au judaïsme. Les historiens arabes n'avaient pas intérêt à mentionner la Kahena, si elle n'avait pas existé, mais ils n'ont pas donné de précisions sur elle, soit par manque de preuves, du fait qu'ils n'avait eux- mêmes pas suffisament d'informations, soit qu'ils préféraient ignorer ses origines. Les historiens vont sans doute encore découvrir beaucoup de faits en ce qui concerne la Tunisie et la région avoisinante de l'Algérie. Il faut discerner les phrases écrites au sous-entendu dans les pages émouvantes des Psaumes du roi David au sujet de Tarchich. Le nom Tarchich existe en Espagne et dans les plaines du nord de la Tunisie ce qui est aujourd'hui les plaines de Beja. Le roi David envoyait ses bateaux pour chercher du blé à Tarchich. Comme du reste les Loubawitch d'aujourd'hui qui Importent leur blé pour les galettes de Pesah. Ceux qui sont dotés du don de voir clair trouveront dans ces phrases émouvantes beaucoup de descriptions sur les plaines du nord de la Tunisie. On ne sait jamais ce que le futur nous réserve, c'est pourquoi il serait sage de garder les traces pour les habitants de chaque ville et puis pour les historiens. On y trouve aujourd'hui dans plusieures villes du monde des musées, qui attirent les professionnels et les amateurs du monde entier. Ces musées promouvoient à travers le monde, le nom de la ville et de ses trésors. L'écomomie de la région entière en bénéficie. Les visiteurs apportent de la prospérité à ses habitants et aux pays. Ce texte a ete affiche pour la premiere fois en Juillet 2000 et la deuxieme fois le 24 fevrier 2002


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  • Ali El Khencheli rend son dernier souffle à l’âge de 90 ans L’adieu au Rockrocky

    Le chanteur chaoui Ali El Khencheli, de son vrai nom Mahmoud Djallal, est décédé jeudi à l’âge de 90 ans. On ne peut évoquer la disparition de ce brillant aède des Aurès sans avoir aussi une pieuse pensée à l’endroit de cheikh Aïssa Djermouni El Harkati (1886-1946) son mentor, ainsi qu’à cheikh Bouregaâ (1903-1990) ou encore à la diva du bédouin Beggar Hadda (1920-1996), décédée, elle, dans la rue, mendiante et à moitié folle. Malgré une certaine marginalisation (qui est du reste toujours d’actualité), cette « bande des quatre » aura marqué d’une manière ineffable le XXe siècle en Algérie. Et dans ce tumulte de l’histoire, Ali El Khencheli reste, en dépit des circonstances, un nom gravé en lettres d’or pour la pérennité de cet art de tradition orale, un patrimoine musical millénaire.
    Pour l’anecdote, durant de longues années, cheikh Bouregaâ (qui n’a eu de cesse de chanter et même de « tourner » jusqu’à 86 ans) racontait souvent cette « nuit de M’daourouche », une fête mémorable, un mariage légendaire célébré dans les années 1930 par Aïssa Djermouni, Ali El Khencheli et lui-même. Cette performance marquera, paraît-il, les trois « troubadours » leur vie durant. D’après les connaisseurs, la spécialité d’Ali El Khencheli était ce qu’on appelle le « Rockrocky », un genre très festif entre le profane et le sacré. On attribue souvent à Ali El Khencheli un sens inné de la fête, une voix puissante et un amour infini pour l’art. Alliant sa passion pour la musique à celle qu’il voue également à son métier « artistique » de coiffeur (qu’il exerce de 1935 à 1965), Ali El Khencheli tâte durant sa longue existence toutes sortes d’expériences. Il ne cesse aussi de chanter. Bien que très âgé, sa voix est restée presque intacte. On l’a même vu s’initier un jour au malouf à côté de cheikh Mohamed-Tahar Fergani, et ce, dans un istikhbar qui ferait pâlir nombre d’interprètes de cette musique citadine qu’on dit pourtant très codifiée. C’est dire l’étendue de la gamme d’Ali El Khencheli, qui fera ses débuts dès les années 1930 aux côtés de l’inénarrable Aïssa Djarmouni, la véritable figure de proue de ce qu’il convient de considérer comme un véritable mouvement culturel. D’ailleurs, nombre de chercheurs ou musiciens célèbres (à l’instar de leur illustre prédécesseur, le compositeur hongrois Bela Bartok) s’intéressent aujourd’hui encore à cette musique qui dégage, dit-on, un souffle de liberté qu’on ne retrouve désormais que dans le seul et unique jazz. Dieu merci, un certain nombre d’uvres auront été gravées pour l’éternité. Le dernier enregistrement concernant Ali El Khencheli remonte à 1999, une excellente production de l’Institut du monde arabe. Quant à son tout premier enregistrement, il date de 1949. Il s’agit en fait de son fameux tube, le sulfureux Kharjat men el hammam tsouj. Il y en aura d’autres : Ma lebestek men lahrir, Lali abar wa yessir, Kijina men Aïn Mlila, Ayache a Memmi, Ajbouni ramgat ghzali, Hezzi Ayounek Et puis, il y a aussi l’hommage au « souffle » indissociable de cette musique qui tire sa substance du vent : H’wa wa dhrar (le vent des montagnes) ou Bahri jebba (le vent du Nord). Parmi les fidèles musiciens qui ont accompagné Ali El Khencheli durant toutes ces longues années figure incontestablement « El gassab » Larbi Rezaïguia, un flûtiste de talent qui l’accompagna de 1947 à 1967. Il y a aussi d’autres excellents interprètes comme Slimane ou encore Sahraoui. En rendant son dernier souffle, le patriarche Ali El Khencheli laisse 11 enfants et plus d’une centaine de petits-enfants. Espérons que la relève sera là !

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  • l’inculture est un métier qui s’exerce dans notre pays dans différentes sphères avec abnégation, rigueur et indifférence des pouvoirs publics. L’oubli en est l’une de ses armes les plus redoutables. L’écrivaine Zoulikha Saoudi, qui n’est aujourd’hui qu’un label des rencontres littéraires vides de toutes substances, ou une marque familiale déposée, a fait les frais de cette inculture.

    Son oubli, pis encore son bannissement ne sont que les crimes parfaits de l’inculture dominante, non seulement contre la culture, mais aussi contre l’histoire littéraire qui ne demande qu’à être relue et réajustée. Certes, Zoulikha n’est pas un cas isolé, elle est l’exception qui confirme amplement la règle. Qui est cette femme qui a brillé durant les années 1960 avant de succomber en décembre 1972 à l’hôpital Mustapha Pacha lors d’un accouchement difficile ? Elle n’avait que 32 ans, pourtant très en avance par rapport au discours triomphaliste de l’époque. Elle écrivit clairement et sans équivoque, dans El Ahrar (n°22, du lundi 28 janvier 1963), à propos du problème des langues : « Notre littérature écrite en langue étrangère attend de grands efforts des hommes de lettres bilingues. C’est à eux qu’incombe la responsabilité de rendre visible cette production littéraire en la traduisant dans la langue arabe... Notre réalité complexe impose à nos lettrés, toutes langues confondues, d’unir les efforts afin de créer une force capable de conduire la caravane, malgré les difficultés, à sa destinée finale. » Zoulikha Saoudi est loin d’être une illustre inconnue. Publiée même partiellement, elle a su gagner la sympathie des lecteurs qui ont découvert en elle une voix très chaude et spontanée. D’ailleurs, il faut rendre hommage à l’effort personnel du chercheur Ahmed Cheribet, toujours cloisonné à son lit d’hôpital à Annaba, vivant sous la grâce des machines sans que les pouvoirs publics bougent le petit doigt, qui a publié une partie de l’œuvre de Zoulikha. Dans une lettre manuscrite adressée au poète Sayehi El Kabir, en 1960, elle se présente ainsi : « Je suis née exactement en 1944, j’ai fait d’abord mes premières études à la petite école coranique dans la mosquée de Sidi Lazhar, de Khenchela... A l’âge de neuf ans, j’ai rejoint l’école de Khenchela. J’avais comme premier professeur Belkacem Djebaili et le professeur et homme de lettres, Mahboub Boutaleb ; c’est lui qui m’a poussée vers la lecture et la littérature. A la fin de ma quatrième année, j’ai eu mon CEP. Et à 13 ans, j’étais déjà cloisonnée dans la maison familiale. Je ne l’ai plus quittée, ma seule raison de vie, c’était la lecture et le désir de savoir... En 1957, j’ai rassemblé, dans un petit cahier, quelques vers en prose et des nouvelles sous le titre Révélation des douleurs. Après trois ans, c’est-à-dire en 1960, j’ai gribouillé dans un deuxième cahier, sept autres nouvelles d’inspiration sociale et qui traitent de la situation difficile de la femme ; je lui ai attribué le titre Ebauches d’une prise de conscience. » Avec l’aide inconditionnelle de son frère Mohammed, dramaturge et artiste oscillant entre Khenchela, Alger et le Caire, Zoulikha est parvenue à s’imposer dans une société close et fermée et devenir du coup une enseignante libre de se déplacer et écrivaine, avant que son 1er mariage ne l’engouffre dans le silence. Durant ces années fastes, elle s’est vite imposée comme écrivaine incontournable et femme sans concessions. Sa première nouvelle La victime, écrite en 1960 et diffusée à la radio avec l’aide de son premier homme vénéré, le poète Sayehi El Kabir, traite de la condition féminine avec courage et clarté. C’est par le biais de la radio qu’elle s’est fait connaître sous le pseudonyme d’Amal, avant de commencer à publier dans le journal El Ahrar qui était devenu son nouvel espace d’expression, sans oublier El Djazaïria et El Fadjr qui ont publié quelques-unes de ses nouvelles, toujours dispersées jusqu’à nos jours. La mise en valeur de ses écrits et leur publication changeront certainement quelques présupposés de notre histoire littéraire. D’ici quelques années, peut-être, on parlera de mère fondatrice du roman algérien de langue arabe plus que de pères ? Attendons la publication de son recueil Rêveries du printemps (Ahlam Er Rabie) et ses Correspondances, rassemblées minutieusement et pendant des années par Zaynab Laouedj, avec l’aide de Sayehi El Kabir, Mohammed Lazrak, morts depuis quelques années, et la famille de l’écrivaine. Dans sa longue nouvelle publiée dans le premier numéro de la revue Amal : Arjouna, il y a les prémices du roman qui vont prendre forme dans son premier vrai roman La Dissolution (Ad Dhawaban, publié partiellement dans El Ahrar n° 24, à partir du 11 février 1963). Un roman dans le sens le plus classique qui précède de presque dix ans les deux romans fondateurs : Le vent du sud et L’as. La Dissolution est un roman autobiographique ; l’histoire d’un homme qui s’exile au Caire pour satisfaire son désir théâtral et son ego artistique, et comment se fait sa première rencontre avec la ville mais aussi avec ses idoles de théâtre égyptien tels Youcef Wahbi et d’autres ? Les premiers ingrédients autobiographiques renvoient à son frère Mohammed qui se préparait à une carrière artistique fulgurante, mais la mort tragique de celui-ci a stoppé cette ascension (assassiné à Alger, juste après l’indépendance, dans des circonstances obscures). « La tête dans les nuages, il trébucha dans une rue cairote. Soudain, il vit le regard desséché des gens qui fixaient son mouvement maladroit... Combien de fois s’est-il senti traversé par cette solitude glaciale, en allongeant les rues de sa ville natale, encore enchaînée et accablée ? Il regarda ses mains libres, les chaînes étaient toujours là, enfouis profondément en lui. Une voiture passa en trombe et faillit l’écraser. Il n’entendit que la voix du conducteur : la prochaine fois, tâche de bien regarder devant toi. » Zoulikha, un grand gâchis pour la littérature arabophone qui a vraiment besoin de beaucoup de Zoulikha pour renverser la vapeur et bousculer les assurances de l’inculture.


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